Le « corporate venture », ces fonds montés par des industriels pour financer de jeunes entreprises, sont en vogue. GDF Suez s'est par exemple récemment lancé sur le créneau. Total n'a pas attendu cette vague. Son fonds, Total Energy Ventures (TEV), créé sous l'impulsion de Christophe de Margerie, le P-DG du groupe décédé accidentellement en octobre 2014, est devenu l'un des acteurs les plus actifs du secteur. Depuis sa création, et après avoir initialement investi dans des fonds comme Demeter, TEV a investi environ 150 millions de dollars en propre. Son portefeuille se compose aujourd'hui d'une petite vingtaine de participations, toutes minoritaires, au capital de start-up françaises, européennes ou bien encore américaines. Il est valorisé autour de 135 millions de dollars. Initialement, la structure visait des éco-activités. Elle est, par exemple, actionnaire d'Aquion Energy et de Coskata. Plus récemment, elle a élargi ses investissements vers des entreprises dont les technologies peuvent aider ses propres métiers, comme Wireless Seismic qui fabrique des systèmes sans fils pour le captage de données géologiques. Les capacités financières de Total confèrent à la structure une capacité d'investissement importante. Mais TEV se dit extrêmement sélectif. « Nous investissons avant tout dans une logique industrielle, pour explorer de nouveaux secteurs de croissance. Mais cela ne signifie pas que nous ne soyons pas financièrement disciplinés », nuance François Badoual, directeur général de TEV. Plus de 1 200 dossiers ont ainsi été étudiés depuis sa création. « L'intérêt premier est industriel. TEV offre un effet de levier massif en matière de R & D », ajoute François Badoual. En plus des relais de croissance potentiel, le fonds permet d'avoir accès à un réservoir de R & D alternative, partagé avec d'autres industriels ou investisseurs. Le groupe chiffre l'effet de levier sur la R & D à près de 15 fois. JD
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