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Armée et éolien, les vents contraires

PUBLIÉ LE 4 MAI 2015
LA RÉDACTION
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« Malheureusement, radars, avions de chasse et éoliennes sont tous friands de terrain assez vaste et peu habité, et c'est de là que viennent les tensions actuelles », résume le colonel Raymond, chargé de mission sur l'éolien auprès du Directeur de la circulation aérienne militaire, le général Labour-dette. Or, en France, l'armée dispose d'un droit de veto sur les projets, si elle estime que les éoliennes risquent de perturber ses installations ou ses zones d'entraînement. « Et il est vrai que depuis quelques années, avec l'augmentation de la taille des éoliennes, la cohabitation devient plus difficile et nous devons poser certaines contraintes, poursuit le colonel Raymond. Cependant, nous avons tout de même émis un avis favorable pour 90 % des demandes de permis de construire déposées en 2014. » Un chiffre qui agace Sonia Lioret, déléguée générale de l'association France Énergie éolienne : « La réalité, c'est que l'armée a changé d'avis sur 10 % des projets pour lesquels elle avait émis un avis favorable en préconsultation ! Or, les porteurs de projet ne vont jamais jusqu'au permis de construire, si lors de la préconsultation, ils n'ont pas un avis favorable de l'armée. » Or, c'est justement à ce stade que les contraintes de l'armée bloquent actuellement 5 700 MW de projets éoliens, selon l'association. Pourtant, la cohabitation avec l'armée n'avait pas si mal commencé, puisque cette dernière avait été consultée lors de l'élaboration des différents schémas régionaux éoliens (SRE). « Dans notre SRE, nous avions établi que 80 % du territoire lorrain étaient favorables aux éoliennes, en tenant compte à l'époque des contraintes de l'armée, rappelle Daniel Béguin, vice-président du conseil régional de Lorraine chargé de l'énergie. Mais il y a un peu plus d'un an, nous avons appris que l'armée avait défini de nouvelles incompatibilités. 85 % des communes supposées favorables ont alors été remises en cause. » La Lorraine, troisième région française de l'éolien il y a trois ans, se retrouve aujourd'hui à l'arrêt. « Sans changement, nous n'arriverons pas à atteindre notre objectif de 1 500 MW installés en 2020, alors que nous avions déjà parcouru la moitié du chemin », se désole son vice-président. En Bretagne, le constat est analogue, pour l'éolien terrestre comme pour les projets en mer. Au niveau national, des discussions entre ministères de la Défense et de l'Environnement ont eu lieu en début d'année et ont abouti à l'annonce, par Ségolène Royal, d'une diminution des contraintes sur 18 % des zones Setba (secteur d'entraînement à très basse altitude à vue) et 11 % des zones Voltac (vols tactiques pour l'entraînement des hélicoptères de combat). Mais « cela ne suffit pas. Les premières bloquent 958 MW de projets et les secondes 1 400 MW, donc quelques pourcents en moins ne changeront pas grand-chose, d'autant que rien n'a été communiqué sur les régions concernées exactement », dénonce Sonia Lioret, qui en appelle à un arbitrage politique national. « En Allemagne, il n'y a que 500 à 600 MW bloqués par les contraintes militaires, compare Sarah-Florence Gaebler, chargée de mission énergie éolienne à l'Office franco-allemand pour les énergies renouvelables (OFAEnR). Et cela s'explique par la volonté de dialogue qui existe là-bas. » Dès 2007, des discussions y ont commencé entre ministère de l'Environnement et ministère des Transports et de la Défense. Des solutions techniques sont également à l'essai, à l'instar d'un logiciel qui permet à l'armée de mettre à l'arrêt des éoliennes en cas de besoin dans certaines zones de cohabitation. Celui-ci vient d'achever avec succès une année de phase pilote. « Un grand projet de mise à jour des radars, pour les rendre moins sensibles au mouvement des pales d'éoliennes est également à l'étude, révèle Antoine Chapon, chargé de mission énergie éolienne à l'OFAEnR. Outils de simulation de l'impact des éoliennes, filtre sur les radars pour éliminer les perturbations, furtivité des pales et des mâts… En France aussi, « il y a des améliorations technologiques à faire de part et d'autre », estime le colonel Raymond. En espérant que la technologie réussisse à débloquer la situation si le dialogue ne suffit pas…
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