Quelles voies explore Renault pour réduire son empreinte carbone ? C'est d'abord une discipline qui impacte chacune des fonctions de l'entreprise, du travail sur les motorisations jusqu'au recyclage des véhicules, en passant par la logistique optimisée avec nos fournisseurs. Elle est globale, cohérente et s'avère payante puisque l'empreinte carbone mondiale du groupe baisse de 3 % par an. Soit dix millions de tonnes de CO2 évitées. Une Clio émet deux fois moins de CO2 qu'il y a vingt ans. Nous y sommes parvenus en réduisant les cylindrées, en améliorant l'aérodynamique, en récupérant l'énergie au freinage. Sortir un crossover, le Kadjar, émettant moins de 100 g/km de CO2 est un petit exploit ! Nous sommes tout aussi fiers que nos usines, certifiées Iso 14001 – six en France, trois en Espagne – se couvrent de panneaux photovoltaïques. L'optimum est atteint à Tanger, où notre usine est quasiment autonome en énergie, dans son cas grâce à l'éolien et la biomasse.
Le développement des voitures électriques reste-t-il une priorité ?
Bien sûr, c'est toujours un axe stratégique. Nous en sommes à 65 000 ventes, le triple à l'échelle de l'alliance avec Nissan, qui a démarré plus tôt. Le marché décolle, le superbonus gouvernemental aidant, l'extension du réseau de bornes de recharge aussi. L'électrification des modes de transport va profiter pleinement des efforts faits pour décarboner l'électricité, grâce aux énergies renouvelables. On le voit déjà dans certains pays, d'Europe du Nord notamment, où le marché de la voiture électrique se développe fortement. Son potentiel de croissance est certain, et des sauts technologiques vont venir. Nous internalisons depuis peu à Cléon l'assemblage du moteur électrique de la Zoé jusqu'alors acheté à un fournisseur. Son autonomie est passée de 210 à 240 kilomètres. Pour 2020, nous visons la barre des 400 kilomètres.
Dans un secteur en mutation, Renault tient-il à rester un constructeur ou à devenir un opérateur de mobilité ?
Renault est attentif aux nouvelles mobilités, et s'est doté en conséquence d'un plan d'action interne. Mais nous restons avant tout un constructeur, qui apportera des solutions, d'éléments à bord et de connectivité, pour aider à réguler sa conduite en fonction du trafic, faciliter le stationnement et le partage de véhicules. Pour répondre à ces nouveaux besoins croissants, de libre-service notamment, nous nous sommes associés à Bolloré. Nous assemblons ses Bluecar à Dieppe et nous intégrons notre modèle Twizzy à son offre d'autopartage à Lyon et à Bordeaux. Nous avons d'autres partenariats, par exemple avec la SNCF autour de l'intermodalité pour compléter son offre de mobilité par le train.