Après avoir développé une formulation liquide, sous forme de saumure, Selvert propose pour cet hiver 2016-2017 un fondant routier sec, plus facile à adopter pour les collectivités déjà équipées de saleuses, que la version liquide. « Ce produit DNV-B, contient du chlorure de sodium, mais à une concentration trop faible pour dégrader le ciment, le béton ou la pierre », assure Jean-Louis Brault, confondateur et président de Selvert. Il est testé pendant l'hiver 2016-2017 par la ville de Grenoble. « Mais en altitude, à Chamrousse, où les températures seront stabilisées, la nuit, entre -7 et -10 °C », espère Jean-Louis Brault.Le sel sous forme de saumure, DNV, est également testé – les essais prévus les deux hivers précédents n'ayant pas pu être réalisés faute de température suffisamment basse. Pour rappel, ce fondant routier sans chlore est biodégradable, non corrosif pour les métaux, et ne délamine pas le béton ou la pierre. La saumure d'acétate de calcium et de magnésium a d'autres applications, comme la viabilité hivernale des voies de tramway. « Grâce à sa très faible conductivité électrique, cette saumure ne provoque pas d'électro-corrosion. Cette formulation, DNV-T, a été adoptée par Tours pour son tramway, et nos résultats ont été confirmés par Alstom », indique Jean-Louis Brault.L'hiver 2016-2017 voit une autre application testée par la ville de Grenoble : l'abattement de la pollution par les particules fines. « Le trafic automobile émet des particules de fer, via les plaquettes et les disques de freinage, de pneus, et des particules de carbones amorphes, qui sont les imbrûlés des moteurs diesel. Ces particules sont séquestrées par l'acétate de calcium et de magnésium, et emmenées vers les stations d'épuration avec les pluies », résume le président de Selvert, qui a prévu un épandage tous les trois jours. Pour démontrer ce mécanisme, Air Rhône-Alpes, partenaire du projet, va mesurer la pollution aux particules (PM 10, 2,5 et 1) sur 800 m de chaussée dans Grenoble, en décembre 2016 et janvier 2017. Ce projet a été retenu dans le cadre de l'initiative « Villes respirables en cinq ans » du ministère de l'Environnement et bénéficie d'un budget de 50 000 euros. Les résultats sont attendues pour juin 2017.Albane Canto