Pendant la crise sanitaire du Covid-19 et le confinement qu’elle impose, Environnement-magazine.fr propose aux professionnels de partager leur organisation. Journée type ? Quelle organisation au travail ? Comment entrevoir l’après crise ? Jean-Marc Boursier, directeur général adjoint du groupe Suez nous explique son quotidien.
Quelle est votre journée type en confinement ?
Mes journées sont aujourd’hui tout aussi intenses qu’avant le confinement… bien plus même, car je préside deux comités de crise - celui du Groupe et celui de la France - et consacre une grande partie de mon temps à coordonner avec les équipes les orientations qui y sont prises : l’approvisionnement en équipements protection, l’organisation adaptée au travail confiné, les plans de continuité d’activité, etc.
L’information et la communication sont plus que jamais essentielles. Dans cette période d’incertitude, il faut à tout prix conserver le lien avec les équipes, fixer le cap, donner du sens et expliquer les décisions prises. Cela demande beaucoup de temps mais c’est essentiel. Je m’octroie bien sûr aussi un peu de temps avec mes enfants et ma femme. Ma fille prépare des examens, c’est inespéré de pouvoir l’épauler pendant ses révisions.
Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ?
Dans ce contexte inédit de crise sanitaire, il nous faut trouver chez SUEZ un équilibre, souvent complexe, entre nos deux priorités que sont : - Assurer la santé et la sécurité de nos salariés qui poursuivent leurs missions, notamment sur le terrain, - et continuer à accompagner nos clients, qu’ils soient collectivités, industriels ou même particuliers.
D’ailleurs ils nous le rendent bien en nous témoignant leur gratitude : des enfants laissent des mots de remerciement à nos rippers qui collectent leurs déchets ménagers. C’est une grande fierté pour moi !
Au-delà de cette crise qui nous mobilise tous, je préserve du temps pour poursuivre la gestion des opérations courantes du groupe.
Quels seront, selon vous, les impacts de la pandémie sur votre entreprise ?
Les impacts, comme toutes les entreprises, nous les voyons et les subissons déjà ! Par exemple, nous constatons une forte baisse d’activité avec nos clients industriels. Nous devons gérer cette situation que nous n’avions évidemment pas pu anticiper.
A court terme, l’une des solutions passe par un contrôle et une baisse de nos dépenses au strict nécessaire, à l’essentiel. A plus long terme, je suis plus optimiste. Je reste convaincu que Suez et ses métiers sortiront grandis de cette crise sanitaire. Le caractère vital et essentiel de nos métiers de l’eau et des déchets apparait déjà aujourd’hui encore plus évident.
Je pense aussi au renforcement de notre rôle social en tant qu’entreprise citoyenne, aux relations que nous entretenons entre nous au sein de l’entreprise, mais aussi avec nos parties prenantes externes. Je pense également à nos manières de travailler. Tout cela doit évoluer. Bref, il y a beaucoup de changements à imaginer et à anticiper !
Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?
Aller voir mes parents, les serrer dans mes bras. Organiser une grande fête avec mes amis qui me manquent, même si nous sommes à quelques kilomètres les uns des autres. Prendre une grande bouffée d’air pur en pensant à tous ceux qui ont souffert. Et rire, rire, et rire encore !
Mais attention : qu’est-ce que l’après confinement si nous n’en sortons pas tous au même moment ? Allons-nous vraiment pouvoir dater ce jour d’après ? Je n’en suis malheureusement pas certain…
Jean-Marc Boursier, directeur général adjoint du groupe Suez