Marier écoconception et ergonomie n'est pas simple, mais s'avère diablement efficace comme en témoigne l'expérience d'Hydrovideo. « Nous devions revoir complètement notre gamme « mini » d'inspection vidéo. Elle péchait par son poids, son écran fixe, qui rendait difficile la visualisation des données lors de la manipulation de la caméra, et son prix trop élevé. Cette réflexion a coïncidé avec la proposition par l'Aract de mener une étude mêlant ergonomie et écoconception », détaille Christian Morin, gérant d'Hydrovidéo. Et c'est accompagnée d'un duo de spécialistes, l'Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail (Aract) des Pays de la Loire pour l'ergonomie et le bureau d'études Evea pour l'écoconception, que l'entreprise a révisé sa gamme.
Chaque organisme a évalué selon ses propres critères l'existant et proposé des voies d'amélioration. « Certaines pistes étaient convergentes. Par exemple, l'allégement du châssis contenant le rouleau de jonc (le câble) et de l'écran de visualisation des images rend à la fois l'objet plus maniable et plus économe en matières premières. Mais 60 % des propositions étaient antagonistes. Ainsi, la longueur du jonc, qui contient du cuivre à fort impact environnemental, pourrait être réduite ; mais un câble plus conséquent permet de développer plus de fonctionnalités, ce qui est intéressant en ergonomie », témoigne Guénolé Trebossen, qui a mené le projet pour l'Aract. Les voies d'amélioration permettant des progrès simultanément en écoconception et ergonomie ont ensuite été librement retenues par l'entreprise, qui a poursuivi le projet avec son propre designer jusqu'à l'industrialisation. C'est elle qui a intégré des paramètres déterminants tels que le coût des modifications envisagées et leur faisabilité commerciale. « Les clients préfèrent un jonc de 30 m de long, même s'ils n'ont besoin que de 15 m pour la majeure partie de leurs interventions. Il a donc fallu conserver cette longueur traditionnelle », explique Stéphane Thévenot, responsable commercial d'Hydrovidéo.
La réussite du compromis final apparaît cependant incontestable. La nouvelle gamme mini a perdu 6 kg, le poids passant de 24 à 18 kg. Dorénavant en aluminium et en plastique, elle a gagné en compacité et en facilité d'emploi tout en réduisant l'impact de son transport. Des tubes en aluminium vissés ont remplacé les tubes en acier soudés, un procédé beaucoup moins nocif pour l'environnement. Les roulettes ont été repositionnées pour améliorer sa stabilité. Le boîtier de visualisation des images peut se désolidariser du châssis ; une sacoche est intégrée pour transporter tout le matériel annexe. Avec l'ancien produit, en plus de l'appareil lui-même l'opérateur devait porter une batterie et un système d'enregistrement numérique ; ils sont désormais inclus dans le module de commande principal. Et le produit est vendu 20 % moins cher que le précédent !