Mais où se cachent donc les milliers d'emplois que devait créer l'explosion du marché de la rénovation énergétique des bâtiments ? En attendant le sursaut que pourraient provoquer les obligations de travaux à venir dans le résidentiel et le tertiaire, un autre secteur s'illustrera en 2015 : celui de « l'efficacité énergétique active » qui vise à optimiser les consommations des bâtiments, grâce à des systèmes de contrôle actif. Ce mouvement accompagne l'émergence récente de la domotique dans l'habitat et celle, plus ancienne, de la gestion technique des bâtiments (GTB), dans le tertiaire. D'après une étude publiée en septembre par Xerfi France*, « le marché des automatismes de régulation et de la GTB résiste à l'atonie globale de celui du bâtiment », avec un chiffre d'affaires qui augmentera « de 2,5 % en 2015, puis de 3 % en 2016 et en 2017 ». Les raisons de cet optimisme ? La montée, faible mais enfin concrète, de la valeur verte dans l'immobilier tertiaire, l'application de la réglementation thermique 2012 ou encore le développement des contrats de performance énergétique qui s'accompagnent « généralement de l'installation d'un système de GTB permettant d'optimiser la demande énergétique ». Si certains comme Delta Dore annoncent des recrutements (lire encadré), pas sûr cependant que cette bonne santé, toute relative, du secteur, se traduise de suite en emplois sonnants et trébuchants. Les poids lourds, de Siemens à Legrand en passant par ABB, restent prudents en ne réagissant pas aux multiples sollicitations de la rédaction. Seul Schneider s'est fendu d'une réponse écrite : « Afin de faire face aux incertitudes relatives à l'économie mondiale et aux tendances contrastées des marchés clés du groupe qui limitent la visibilité à court terme, Schneider Electric ne souhaite pas s'engager actuellement sur des objectifs définis de recrutement pour les mois à venir. Pour autant, l'entreprise demeure attachée à garder une politique d'accueil de jeunes via des stages, via l'alternance, via des volontariats internationaux en entreprise (VIE), qui constituent souvent une voie de prérecrutement. » Le représentant des fabricants se montre également sceptique. « Je n'ai pas été interrogé pour l'étude de Xerfi, remarque Antonin Briard, délégué du Gimélec. Notre marché suit la tendance générale du bâtiment, même si en période de budgets contraints, les solutions d'efficacité énergétique actives, avec leur rapide retour sur in ves tis sement, voient leur pertinence accrue. » Du côté des installateurs, on est aussi sur la réserve. « Le secteur GTB-GTC, qui représente entre 5 et 10 % de l'activité de nos adhérents, est en pleine croissance. Mais les faibles investissements consentis par les donneurs d'ordres et le manque de compé tences spécifiques limitent encore sa progression », analyse Emmanuel Gravier, président de la commission formation de la Fédération française des installateurs électriciens (FFIE). L'homme, cette fois avec sa casquette de PDG du groupe en électrotechnique Résoélec, se montre plus enthousiaste. « Nous installons de plus en plus de systèmes de supervision pour les grandes surfaces alimentaires qui génèrent en un an des économies d'énergie de l'ordre de 30 %, fait-il miroiter. Un énorme marché se profile qui devrait nous permettre d'augmenter de 20 % en 2016 notre effectif de 30  collaborateurs… » l