Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Pollutions > Dépolluer à la levure...
POLLUTIONS

Dépolluer à la levure...

PUBLIÉ LE 1er MARS 2008
LA RÉDACTION
Archiver cet article
Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Abattre la DCO d'un effluent tout en produisant une matière à haute valeur ajoutée est un rêve qui devient réalité pour l'industrie laitière. En effet, le recours à des levures pour abattre la forte charge organique d'effluents de type lactosérum permet de s'affranchir des bactéries. Le procédé s'appelle ProLactis et a été présenté à Pollutec par Redal, une société de biotechnologies québécoise. Il est mis en oeuvre par Levure verte et traite une pollution organique en produisant des levures à usage alimentaire. Les levures, qui ont besoin de carbone et d'azote pour se nourrir, croître et se reproduire, trouvent ces nutriments dans l'effluent. Elles abattent ainsi plus de 95 % de la DCO tout en se multipliant. Pour exploiter cette idée, Redal a développé un réacteur dans lequel les levures mères sont fixées. Les levures filles décantent en grossissant, sont récupérées et éventuellement centrifugées pour être concentrées. Outre la géométrie du réacteur, Redal apporte sa connaissance des micro-organismes, notamment en les sélectionnant en fonction du flux entrant. Pour traiter le lactosérum, la levure lactique utilisée est la Kluyveromyces Marxianus, mise en oeuvre en alimentation humaine et animale. Les conditions de conduite du réacteur sont, elles aussi, définies avec attention, afin de favoriser le développement des levures et non des bactéries naturellement présentes. « L'intérêt des levures est d'être actives dans une large plage de pH (2 à 8) et à basse température (jusqu'à 4 °C). On travaille donc dans des conditions qui sont défavorables aux bactéries », souligne Michel Deblois, ingénieur chez Redal. Le procédé ProLactis se met en oeuvre sur des effluents divers, non seulement les perméats de lactosérum, mais aussi les alcools, liqueurs et autres jus alimentaires. On produit ainsi des levures de nature probiotique avec, pour seule contrainte, de contrôler la non-contamination par d'autres polluants des effluents en entrée. « La levure a cette propriété de n'être jamais pathogène et de ne pas muter. C'est donc une solution sûre », insiste l'ingénieur de Redal. En outre, cette solution est économe en énergie par rapport aux procédés de traitement par boues activées, puisqu'elle ne nécessite qu'une légère ventilation par aspiration en tête de la tour de réaction. Un potentiel énorme Pour Redal et Levure verte, le marché s'annonce faramineux. À l'échelle mondiale, on estime à 150 milliards de litres la production de lactosérum, dont moins d'un quart serait actuellement valorisé sous forme de poudre. De même, 1 % des volumes de bière sont perdus (retours et lots manqués), soit un potentiel de 1,4 milliard de litres d'effluents à traiter. Mais il existe aussi un marché prometteur pour le traitement des effluents sans valorisation des levures. Des applications sont développées sur les lisiers et Redal étudie les levures capables de dégrader phénols, phosphore (pour lutter contre les cyanobactéries), voire celles survivant en présence de métaux lourds. Une autre application originale concerne les eaux de ballasts. Baptisée BallaClean et mise en oeuvre par la société Ecologiq, elle consiste à utiliser des levures très particulières, non invasives, mais très exigeantes en oxygène, qui en privent ainsi bactéries et autres espèces animales et végétales invasives, et les asphyxient. Une fois relarguées avec l'eau de ballast, les levures servent de nourriture à la faune naturelle. Intérêt corollaire, l'absence d'oxygène réduit la corrosion des parois.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Glyphosate : des ONG attaquent en justice sa réautorisation
Glyphosate : des ONG attaquent en justice sa réautorisation
Un partenariat signé pour réduire les mégots dans l'espace public
Un partenariat signé pour réduire les mégots dans l'espace public
Ecophyto 2030 : les principales mesures
Ecophyto 2030 : les principales mesures
Tribune | « L’Eco-Score n’est pas mort  »
Tribune | « L’Eco-Score n’est pas mort »
Tous les articles Pollutions
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS