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POLLUTIONS

Le piètre bilan environnemental des gaz de schiste

PUBLIÉ LE 1er SEPTEMBRE 2010
LA RÉDACTION
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Les gaz de schiste seront-ils au gaz ce que les sables bitumineux sont pour le pétrole ? Certains le craignent, au vu de la frénésie que suscite cette ressource aux États-Unis, au mépris de la préservation des nappes phréatiques et, parfois, des rivières. Avec les gaz de houille (coalbed methane) et les gaz de réservoirs compacts (tight gas), les gaz de schiste (shale gas) font partie de la famille des gaz dits non conventionnels. « La part des gaz non conventionnels dans la production gazière totale passera de 12 à 15 % dans le monde », pronostique l'Agence internationale de l'énergie. En effet, les coûts d'exploitation ont fortement baissé et les réserves ne cessent d'être réévaluées. Mais contrairement aux gaz classiques, les gaz non conventionnels piégés dans des couches géologiques peu poreuses et peu perméables ne peuvent être extraits par un simple forage : il faut fracturer la roche en profondeur pour libérer les poches. De plus, un puits s'épuise vite : il faut sans cesse forer plus loin pour maintenir une production constante. « Ce qui en fait une industrie très consommatrice d'espace. C'est indolore aux États-Unis, mais dans la Drôme, c'est une autre affaire », explique Roland Vially, géologue à l'Institut français du pétrole (lire encadré), en référence au permis d'exploration que Total a décroché discrètement, fin mars, sur 4 327 km2 dans le Sud-Est de la France. Pour s'adapter à cette particularité, les exploitants ont inventé le forage horizontal et la fracturation hydrosiliceuse, qui consiste à envoyer de l'eau et du sable sous pression dans le puits pour fissurer la roche et libérer le gaz. Ce mélange est enrichi en additifs divers « afin de diminuer l'effet tensioactif de l'eau et contrer les agressions bactériennes », explique Roland Vially. « Nous ajoutons à l'eau des billes d'alumine qui se logent dans les fractures ouvertes, évitant que celles-ci ne se referment et piègent le gaz. Or, pour qu'elles restent en place, il faut ajouter un gélifiant savamment dosé », explique Didier Holleaux, directeur exploration-production chez GDF Suez, opérateur de tight gas en Algérie, en Allemagne et en mer du Nord. Cette injection d'eau pose trois problèmes. « À raison de 10 000 à 15 000 m3 par puits », selon Mike Juden, cela risque de créer des conflits d'usage dans les régions sèches. Ensuite, que faire de l'eau remontée, avec le gaz, en surface ? « Au fin fond de l'Oklahoma, elle est rejetée à la rivière », soupçonne un expert français. Avec ses additifs et « les éléments lixiviés dans le sol », décrit Didier Bonijoly, chef du service géologie au BRGM. La recycler en boucle ? « On y viendra, mais il faudra la traiter, car à sa remontée, elle est salée », selon Roland Vially. Enfin, comment garantir que l'eau injectée ne contamine pas les nappes phréatiques traversées ? Outre-Atlantique, on ne compte plus les témoignages sur l'eau du robinet au goût de benzène... Or, l'Agence de protection de l'environnement américaine ( EPA) a permis aux exploitants de déroger au Clean Water Act, et ceux-ci tiennent la formulation des fluides secrète. « Quand on fracture les argiles, on fragilise la couverture d'un aquifère. On peut donc imaginer des communications entre celui-ci et le fluide de fracturation », poursuit Didier Bonijoly. L'expert du BRGM va même plus loin : « la fracturation hydrosiliceuse crée des microséismes. Il faudra en observer les conséquences en surface et sur les failles existantes. » En définitive, les gaz non conventionnels n'ont pour eux qu'un bilan carbone allégé par rapport aux gaz classiques : comme les lieux de production sont proches des lieux de consommation (sauf en Australie), les étapes de liquéfaction et de transport sautent. On peut aussi leur accorder une propension à motiver davantage une cogénération. Ainsi EGL, repreneur australien de Gazonor, l'ancienne filiale des Charbonnages de France chargée de valoriser le gaz de mine1 dans le Nord-Pas-de-Calais, envisage-t-il de faire de la chaleur et de l'électricité sur place avec les gaz pauvres, ceux qu'il n'injecte pas dans le réseau. Certaines poches de gaz de houille pourraient également se prêter à la séquestration du CO2. Mais c'est tout ce qu'on peut leur reconnaître, tant la question de l'eau est problématique.
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