La côte ouest s'en souvient encore. L'Erika, en 1999, a pollué 400 km de côtes pour un préjudice écologique chiffré à plusieurs centaines de millions d'euros, malgré la mobilisation des services de l'État et des entreprises réquisitionnées à travers le plan Polmar. Aujourd'hui, les autorités ont décidé d'anticiper ces phénomènes. C'est pourquoi dix départements littoraux du Grand Ouest, de la Seine-Maritime à la Vendée, soit près de 2 500 km de côtes, ont lancé un appel d'offres commun par anticipation. Cette démarche inédite et de grande ampleur vise à identifier des entreprises par secteur d'activité s'engageant à être prêtes à intervenir immédiatement en cas de pollution maritime par hydrocarbures. « À chaque fois qu'une pollution a touché nos côtes, nous avons été pris au dépourvu et nous avons dû travailler dans de mauvaises conditions et à des coûts élevés », précise Françoise Souliman, préfet délégué à la zone de défense et de sécurité Ouest qui représente les préfets des dix départements. « Cette démarche nous permet à la fois de cibler nos besoins, d'imposer nos exigences et d'être plus réactifs en cas de pollution. Nous devrions pouvoir réaliser près de 30 % d'économies. » Diffusé à l'échelle européenne, l'appel d'offres ne comprend pas moins de 26 lots par département : ramassage des déchets, prise en charge d'oiseaux mazoutés, équipements de protection... Le montage a nécessité deux ans de travail pour la Dreal Bretagne. Au total, 600 offres ont été examinées et 213 marchés signés avec huit entreprises. Les lots non attribués feront l'objet d'une nouvelle procédure.