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Accueil > Actualités > Pollutions > Énergies marines : quels impacts sur les écosystèmes ?
POLLUTIONS

Énergies marines : quels impacts sur les écosystèmes ?

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2016
LA RÉDACTION
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En 2018, la France devrait débuter le raccordement de 11 hydroliennes dans le raz Blanchard. Leur dimensionnement présente encore nombre d'incertitudes faute de mesures précises sur les tourbillons, courants et autres phénomènes marins locaux. Dans le même temps, le développement des parcs éoliens en mer va se poursuivre et les impacts sur l'environnement restent à comprendre, notamment l'incidence du bruit des travaux. Ainsi, lors de la pose de la structure porteuse de l'éolienne, le battage de pieux de 2,5 à 3 mètres de diamètre pourrait, par exemple, perturber la vie sous-marine. Dans toutes les filières d'énergies marines renouvelables, un même constat s'impose donc. Les interactions entre les machines et leur écosystème doivent encore faire l'objet de travaux de recherche.Prenez l'éolien. La création d'un rideau de bulles peut faire office de protection contre la propagation du bruit. Il s'agit tout simplement de bulles sortant d'un tuyau immergé. « Les pays du Nord l'ont déjà utilisé de façon empirique et nous travaillons sur une modélisation fine qui sera suivie d'essais », illustre Jean-Yves Pradillon, responsable du mastère spécialisé Énergies marines renouvelables à l'école nationale supérieure de techniques avancées de Bretagne. Ce projet est financé par le consortium Ailes marines et les résultats seront utilisés sur le parc en mer de Saint-Brieuc.De nombreux retours d'expérienceAutre exemple, à Dieppe-Le Tréport, le projet de ferme éolienne anticipe les enjeux liés à la biodiversité. Même si l'implantation des pieux va perturber l'environnement, l'écosystème s'adaptera progressivement et colonisera les fondations. C'est pourquoi les porteurs du projet échangent en amont avec des associations écologistes pour concevoir des équipements adaptés. « On peut imaginer des fondations gravitaires en béton avec un centre creux et des parois percées. Les trous serviraient d'habitation aux espèces benthiques », propose Jean-Yves Pradillon. Même si la France n'a pas encore installé d'éolienne en mer, elle pourrait bénéficier des retours d'expériences des nombreux parcs en fonctionnement dans le monde.Ce ne sera pas le cas de l'hydrolien, une technologie encore balbutiante. En France, les consortiums EDF-DCNS et GDF Suez-Alstom prévoient certes d'installer respectivement sept et quatre hydroliennes d'ici à 2018 dans le raz Blanchard, « traversé par les courants les plus forts d'Europe », observe Anne-Claire Bennis, chercheure à l'Université de Caen Normandie et responsable scientifique du projet HYD2M, qui vise à améliorer les mesures de l'hydrodynamique du site. Mais, dans cette zone, les mesures sont coûteuses, car il existe un fort risque d'échec. « Les fenêtres d'intervention pour travailler en toute sécurité et déployer le matériel sont courtes : d'une trentaine de minutes si les conditions sont bonnes à deux minutes dans des conditions difficiles », témoigne Ciryl Giry, directeur scientifique du cabinet d'ingénierie Énergie de la lune. Ainsi, les courants forts du raz Blanchard charrient des galets risquant d'endommager les outils de mesure aujourd'hui et les hydroliennes demain. « Le projet Physics vise donc à comprendre comment des microprocessus, par exemple deux galets qui s'entrechoquent, peuvent être intégrés dans le modèle de calcul des courants et des flux sédimentaires », présente Amandine Nicolle, chercheure à l'université de Caen. Ajoutez les tourbillons générés par la morphologie des fonds et vous imaginerez la complexité des phénomènes locaux.Dans des conditions extrêmesLes outils existants ne permettent pas de mesurer la turbulence, car ils proposent des valeurs moyennes.« Les industriels sont pourtant très demandeurs d'informations », constate Christophe Maisondieu, chercheur à l'Ifremer. Pour leur répondre, le projet Aestus de l'Ifremer et France Énergies marines a débouché sur de nouvelles méthodes d'évaluation. Leur validation expérimentale est maintenant attendue. Elle est prévue dans le cadre du projet Thymote (Turbulence hydrolienne : modélisation, observations, tests en bassin). Courants, déplacements sédimentaires, mais aussi mesure des vagues. Beaucoup de données sont essentielles au dimensionnement des hydroliennes. « Le projet HYD2M va chercher à améliorer le traitement des informations tirées des radars à haute fréquence qui mesurent les vagues », complète Louis Marié, océanographe à l'Ifremer. Actuellement, le signal brut est difficile à traiter dans des conditions extrêmes. Quand le courant est très fort, les vagues peuvent même paraître immobiles ! L'objectif de HYD2M (Hydrodynamique du Raz Blanchard : mesure et modélisation) est d'extraire des données plus précises pour estimer le productible avec une erreur minimale. Un passage obligé avant d'immerger les turbines.Lydie Bahjejian
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