Le conseil départemental de Seine-et-Marne peut-il prendre une décision contraire au Predec, le plan francilien sur les déchets du bâtiment et des travaux publics ? Des élus de l’opposition régionale s’en émeuvent dans un courrier du 9 septembre 2016, adressée à la présidente de région, Valérie Pécresse.La raison de leur inquiétude ? La Seine-et-Marne souhaite s’engager vers la création de nouveaux sites de stockage en contrepartie d’aménagements, routiers et fluviaux, et de la création de filières de recyclage. Contacté par Recyclage Récupération, le département refuse de s’exprimer en raison « des négociations en cours ».Or, le Predec a établi un moratoire de trois ans sur les capacités de stockage seine-et-marnaises, en vue de couper court à tout nouveau projet en la matière, qu’il s’agisse d’extension ou de création de site. Le plan vise ainsi un rééquilibrage territorial, alors que ce département de l’est francilien renferme, au bas mot, les deux tiers des capacités d’enfouissement de déchets inertes de la région. C’est un drôle de revirement pour la Seine-et-Marne. En juin 2015, le président du département, Jean-Jacques Barbaux, toujours aux commandes aujourd’hui, voyait dans ce moratoire « un véritable soulagement pour tous les Seine-et-Marnais », se félicitant de ce que le territoire cesse d’être une « poubelle ».À peine un an plus tôt, la collectivité faisait campagne auprès de ses administrés afin qu’ils répondent à l’enquête publique sur le Predec pour dire « stop aux déchets de chantiers ». Entre-temps, le préfet de région, Jean-François Carenco, a déposé, début 2016, un recours contre ce plan. « En attendant la décision du tribunal administratif […], le Predec doit s’appliquer en l’état », estiment les élus PS dans leur courrier. Chrystelle Carroy